Le croissant était fabriqué à l’origine avec une pâte voisine de celle de la brioche, mais vers 1900 on constate l’utilisation d’une pâte plus proche de la pâte feuilletée. Le terme de cette tendance est le croissant au beurre, dont la forme droite fait qu’il n’a plus la forme d’un « croissant ».
Comme pour le pain, le croissant se cuit idéalement dans un four à sole qui saisit la pâte et lui donne un croustillant qui est la véritable marque de qualité du croissant. Avec les fours ventilés à cuisson minutée, on assiste à une homogénéisation qui, selon le chef Yves Camdeborde, « ne tient plus compte de la quantité de levure ni des différentes farines » et « enlève toute la touche humaine, la personnalité et le savoir-faire, le coup d’œil de l’artisan. »
Il y a au total, selon le chef-pâtissier Christophe Felder, « cinquante paramètres à maitriser pour faire un bon croissant » dont « la qualité de la farine et du beurre utilisés, (…) le temps de fermentation de la pâte, la façon d’incorporer le beurre, de façonner le croissant, la chaleur du four, la durée de cuisson… »
Aujourd’hui, la faible rentabilité de ce produit, le manque de temps et de main d’œuvre qualifiée, conduisent certains boulangers et hôteliers à remplacer le beurre par de la margarine, ou à fabriquer leurs croissants avec des pâtes surgelées (le plus souvent à base de margarine), qu’il leur suffit de faire décongeler et de faire lever avant de passer les croissants au four.
Des chaines de produits surgelés proposent également aux particuliers des sacs de croissants surgelés à cuire.